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Macky Sall

Macky Sall est un homme politique sénégalais, né le 11 décembre 1961 à Fatick, commune dont il a été le maire, avant de démissionner pour incompatibilité avec la fonction de Président de la République.

Premier ministre pendant trois ans de 2004 à 2007, il occupa par ailleurs les fonctions de président de l’Assemblée nationale sénégalaise de 2007 à 2008.
Élu quatrième président de la République du Sénégal lors de l’élection présidentielle de 2012 face à Abdoulaye Wade, il prend ses fonctions le 2 avril 2012.

Biographie

Jeunesse et formation

Au sein d’une famille de quatre enfants, Macky Sall est élevé dans la région deFatick puis dans le Fouta par son père, Amadou Abdoul Sall, toucouleur, manœuvre dans la fonction publique, puis gardien, et sa mère, Coumba Thimbo, également toucouleure, vendeuse d’arachides.

Alors que son père est membre de Parti socialiste (PS), Macky Sall fréquente les maoïstes au lycée de Kaolack, par le truchement de son beau-frère, puis entre durant ses études à la faculté de Dakar, dans le mouvement marxiste-léniniste, And-Jëf, auprès de Landing Savané. Il s’en éloigne rapidement, ne partageant pas l’idée du mouvement, ni la stratégie de Savané de boycott du scrutin de 1983 contre le PS, lors duquel il vote pour le libéral Abdoulaye Wade, de même qu’en 1988.
Il poursuit sa formation, et devient ingénieur géologue, géophysicien formé à l’Institut des sciences de la terre (IST) de Dakar, puis à l’École nationale supérieure du pétrole et des moteurs (ENSPM) de l’Institut français du pétrole(IFP) de Paris.
Il est membre de plusieurs associations nationales et internationales de géologues et géophysiciens.
Débuts politiques aux côtés d’Abdoulaye Wade

Diplômé, il adhère à la fin des années 1980 au Parti démocratique sénégalais(PDS) de Wade qui le repère.
En 1998, il est secrétaire général de la Convention régionale du PDS de Fatick depuis 1998 et président de la cellule Initiatives et Stratégies. Il reste fidèle à son leader, en devenant président des cadres du parti, et participant à ce titre à la campagne du « Sopi » de l’élection présidentielle sénégalaise de 2000 qui porte Abdoulaye Wade à la tête du pays.
Proche collaborateur du nouveau président, il espère intégrer le gouvernement, mais devient, de décembre 2000 à juillet 2001, directeur général de la Société des pétroles du Sénégal (PETROSEN), dans laquelle il a occupé le poste de chef de la division Banque de données pendant plusieurs années, et conseiller spécial du président de la République, chargé de l’Énergie et des Mines, d’avril 2000 à mai 2001.
De mai 2001 à novembre 2002, il est ministre des Mines, de l’Énergie et de l’Hydraulique. Il remplace le professeur Abdoulaye Bathily qui deviendra vice-président de l’Assemblée nationale.
De novembre 2002 à août 2003, il est ministre d’État, ministre des Mines, de l’Énergie et de l’Hydraulique dans le gouvernement dirigé par Mame Madior Boye.
D’août 2003 à avril 2004, il est ministre d’État, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, porte-parole du gouvernement d’Idrissa Seck. Il sera remplacé à ce poste par Ousmane Ngom. Parallèlement, il est nommé vice-président du comité directeur du Parti démocratique sénégalais (PDS) en avril 2004.

Chef du gouvernement

Macky Sall est nommé Premier ministre le 21 avril 2004. Il occupe ce poste jusqu’au 19 juin 2007, détenant le record de longévité des Premiers ministres de Wade. Peu connu, il s’impose lors de son premier discours de politique générale face aux ténors de l’opposition. Puis, il met en œuvre les projets présidentiels mis en sommeil par Seck : autoroute, corniche de Dakar, nouvel aéroport…
Il conduit la campagne pour la réélection d’Abdoulaye Wade en 2007, mais voit ses relations se tendre avec le président réélu.

Président de l’Assemblée nationale

Il n’est pas reconduit à la primature, remplacé par Cheikh Hadjibou Soumaré. Il se rabat sur l’Assemblée nationale, dont, seul candidat, il est élu le 20 juin 2007 à la présidence, par 143 voix sur 146 votants.

Mais la rupture est consommée quand il cherche à convoquer Karim Wade, fils du président de la République, à l’Assemblée nationale pour audition sur les travaux de l’ANOCI (Agence nationale de l’Organisation de la conférence islamique). Face à son refus de démissionner de ses fonctions, son poste de numéro 2 du PDS est supprimé, le mandat du président de l’Assemblée nationale réduit de cinq à un an, et il est accusé de blanchiment d’argent, dossier pour lequel il obtient un non-lieu.

Opposant à Wade

Blessé dans son orgueil, il s’émancipe au lieu de se soumettre à Wade1. Le 9 novembre 2008, au cours d’une déclaration en wolof et en français, il annonce quitter le Parti démocratique sénégalais (PDS) et abandonner tous les postes qu’il occupe grâce à ce parti.
Le 1er décembre 2008, il crée, avec une trentaine de cadres du PDS, le parti politique Alliance pour la République (APR-Yaakaar) qui, lors des élections locales du 22 mars 2009, a remporté toutes les localités de Fatick, son fief, la ville de Gossas, douze collectivités locales au Nord du pays, trois au Sud. Aussi toutes les grandes villes du pays dans le cadre d’une coalition formée avec les autres partis membres de Bennoo Siggil Senegal.
 Avec en ligne de mire l’élection présidentielle sénégalaise de 2012, il sillonne les campagnes sénégalaises et va à la rencontre de la diaspora dans les grandes villes mondiales. En 2010, un sondage en vue de la présidentielle le place en tête à Dakar et sa région1.
Introverti et peu charismatique, ce qui lui vaut le surnom de « Niangal Sall » (« Sall le sévère », en wolof), on lui reconnaît intégrité et compétence. Polyglotte (wolof, sérère, pulaar, français et anglais), il incarne également un renouvellement de génération dans la politique sénégalaise.

Président de la République

Candidat de la coalition « Macky 2012 », avec pour slogan « La voie du véritable développement », il mène campagne à travers le pays sans couper avec le mouvement d’opposition du 23-Juin (M23), qui se contente de manifester à Dakar en faveur de l’invalidation de la candidature d’Abdoulaye Wade à un troisième mandat. Il arrive en deuxième position du premier tour, avec 26,58 % des voix, contre 34,81 % au président sortant. Dans l’entre-deux-tours, il réunit tous les candidats battus dans la coalition Benno Bokk Yakkar (« Unis pour le même espoir », en wolof) et emporte le second tour, le 25 mars, face à celui qui a été son mentor, celui-ci l’appelant le soir même pour le féliciter, avant la proclamation officielle des résultats par le Conseil constitutionnel (avec 65,80% des voix, contre 34,20% pour le président sortant).

Quatrième président de la République du Sénégal, il prête serment le 2 avril 2012 à l’hôtel King Fahd Palace-Soleil de Dakar. Le lendemain, il nomme le banquier Abdoul Mbaye au poste de Premier ministre qui prend la tête d’un gouvernement restreint à 25 membres, et annonce sa volonté de dissoudre l’Assemblée nationale pour organiser des élections législatives le 1er juillet7.



Dans l’attente des législatives de juillet, pour laquelle il est parvenu à préserver l’unité de la coalition Benno Bokk Yakaar, il multiplie les gestes symboliques. Fidèle à sa promesse de réduire le train de vie de l’État, il revient sur certains privilèges ministériels, supprime 59 commissions et directions jugées sans objet parmi lesquelles l’agence nationale des nouveaux ports du Sénégal, la Direction de la construction de petits aéronefs, l’Agence nationale de la haute autorité du désert, l’Office sénégalais pour la propriété industrielle et l’innovation technologique doublonnant avec l’Agence sénégalaise pour la propriété et industrielle et l’innovation technologique, et annonce des audits sur la gestion de son prédécesseur. Il rompt plusieurs contrats au sein du palais présidentiel et limite les salaires des directeurs d’agences. Il relance la Cour de répression de l’enrichissement illicite et annonce la création d’un Office national anticorruption et d’une Commission nationale de restitution des biens et de recouvrement des avoirs mal acquis, alors qu’il annule certains des derniers décrets et contrats signés par Wade. Pour réduire le coût de la vie, le gouvernement Abdoul Mbaye annonce la baisse des prix de l’huile, du riz et du sucre. Les pensions de retraite sont revalorisés, les paysans subventionnés en urgence face à la menace, les 29 permis octroyés par le précédent gouvernement à des chalutiers de haute mer étrangers annulés. Pour sauver l’année scolaire, des assises nationales sur l’éducation sont programmées.

Dans le domaine de la politique étrangère, il charge Alioune Badara Cissé de renouer les alliances traditionnelles (Maroc, la Mauritanie et la Gambie…) et de faire recouvrer au Sénégal un rôle diplomatique important en Afrique.

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